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Vientiane
On arrive assez tard à Vientiane, il fait nuit depuis quelques heures, et quand on sort de la gare une multitude de taxis, tuktuks et bus attendent de pouvoir rameuter quelques clients. Comme d’habitude les taxis sont les plus insistants, mais on passe à travers et on se dirige vers les bus locaux, qui sont évidemment les plus abordables. Comme d’habitude aussi, je n’ai pas de place, mais pas de soucis, pour le moment dans ce voyage, rien ne m’ébranle, je m’adapte à tout, même à passer 45 min à manger mes genoux s’il le faut. Et on arrive dans notre hôtel, malheureusement on arrive un peu tard puisqu’ils venaient de finir une fête, on ignore encore la raison, peut être qu’ils aiment juste festoyer, et pour s’excuser ils nous offrent quand même de la bière, même si je ne comprends pas les excuses, j’accepte très volontiers la bière, les bières, Maya n’aime pas ça.
Comparée à d’autres capitales, Vientiane a l’air assez calme, pourtant c’est une très grande ville, avec son lot de trafic, travaux et autres, et étrangement on ne croise presque aucun touriste. Je peux pas réellement me prononcer sur la raison, j’imagine qu’il y a peu à voir dans la ville alors même si l’accès est assez rapide, personne ne trouve d’intérêt à trop s’attarder ici.
Et effectivement y’a peu à voir, mais les quelques monuments qu’on est allé voir valent le coup d’œil, et oui j’vais souvent dire ça, mais un rien m’amuse ou m’émerveille.
Normalement une journée suffit pour tout voir, que vous soyez à pied ou que vous préfériez prendre un tuktuk, en gros, et c’est selon où se trouve votre hôtel, vous débutez par une petite marche dans un parc appelé le Parc Chao Anouvong qui longe le Mékong, puis vous apercevez le palais présidentiel de loin, et là vous remontez une longue avenue qui mène à l’arc de triomphe Patuxai, au même endroit il y a aussi le Gong “Paix dans le Monde”, qui fait un peu pâle figure et semble être boudé de tous, pourtant il est là.
Pour finir il ne reste plus que le temple Pha That Luang, qui tout seul n’aurait pas eu un intérêt majeur, mais il est entouré de quelques autres temples, et le tout est assez sympa à visiter.
Globalement y’a pas spécialement plus de choses à faire ou à voir, je pense que les gens s’arrêtent avant tout à Vientiane car la ville dessert facilement tout le pays, même si les distances sont longues.
Parlant de distance, la suite devait nous faire descendre à Pakse, qui est très très éloignée, mais une fois de plus la menace d’un trajet en bus de 14h nous a fait réfléchir à une autre façon de rendre ce trajet plus agréable. Alors il y a bien la solution bus de nuit, mais t’as une chance sur deux d’avoir une couchette collée à un/une inconnu(e), ou pire, une couchette où tu ne peux physiquement pas t’allonger.
On a pris l’avion, voilà, simple, pas de prises de tête, oui c’est pas bien pour l’empreinte carbone, mais vous aurez droit de me faire la morale le jour où vous roulerez dans une voiture qui tourne au crottin de chamois tibétain.
Puisque je n’ai pas spécialement plus à dire, j’vais en profiter pour vous faire un tout léger rappel. Le Laos est une ancienne colonie française, de le lire comme ça risque de vous paraître évident, pourtant j’suis sûr que plus de la moitié d’entre vous ne l’a soit jamais su, soit oublié.
Est-ce que ça a une importance sur notre voyage, pas vraiment, c’est juste que ça fait sourire de voyager de l’autre côté du globe, d’être dans un pays qui est aux antipodes du nôtre et de voir malgré tout des enseignes, panneaux ou autres, écrits en français.
Dans les grandes villes, les bâtiments administratifs ont ce look colonial, et plutôt que de les démolir, ou de construire leur propres bâtiments, ils ont juste chaotiquement ajouté leur touche à eux qui donne un aspect bancal et original aux villes.
Aussi vous risquez de trouver très régulièrement des boulangeries qui vendent d’énormes croissants, alors si la France vous manque, vous aurez de quoi trouver un peu de réconfort.
Dernière chose, qui n’a plus rien à voir avec la France, et ce ne sera que mon ressenti, mais quelque chose m’a vraiment sauté aux yeux, ça avait commencé dès le premier jour au Laos, et je l’ai ressenti encore plus en arrivant à Vientiane, la Chine est très présente, dans tout, voie ferrée comme j’en parlais dans l’article précédent, barrages hydrauliques, entreprises de textiles, agriculture et j’en passe.
Ce n’est pas fatalement quelque chose de mauvais, ça donne du boulot aux locaux, ça fait avancer le pays d’une certaine manière, le souci que j’ai avec tout ça c’est que c’est voyant, beaucoup trop à mon goût, à tel point que par moment, j’avais un doute quant à l’endroit où on était, le Laos devenait méconnaissable, et j’espère juste que ce n’est pas une tendance qui transformera trop le pays en ce qu’il n’est pas.