Address
304 North Cardinal
St. Dorchester Center, MA 02124
Work Hours
Monday to Friday: 7AM - 7PM
Weekend: 10AM - 5PM
Seulement trois heures suffisent à rejoindre Kampot depuis la capitale, et comme très souvent depuis le début du voyage, on voyage accompagné exclusivement de locaux, c’est pas quelque chose qu’on calcule à l’avance, mais c’est de cette façon qu’on apprécie de voyager, en essayant le plus possible de nous mêler à la population locale, même si malgré nos efforts, impossible de passer inaperçu; en même temps, deux blancs, dont un qui mesure 1m89, ça se remarque aisément.
On choisit d’élire domicile à l’extérieur de la ville, le centre n’ayant rien d’important à voir, du moment qu’on était véhiculé, on pouvait dormir à peu près n’importe où.
A la toute base, Kampot m’intéressait pour quelque chose de très précis, et seuls certains adeptes devineront ce que c’est avant même que j’en parle, le poivre.
Dis comme ça, sans plus d’explications, vous allez de suite penser à Mr Ducros qui soit disant se décarcasse (C’est le slogan de la pub, j’invente rien), pourtant on parle là d’une toute autre catégorie, à Kampot on produit la Rolls Royce du poivre, un des tous meilleurs, tellement prisé que certains Chefs étoilés commandent directement dans les plantations locales.
Alors bien entendu on devait absolument visiter une de ces plantations, et celle qui a la meilleure réputation dans la région, s’appelle simplement La Plantation, est tenue par un couple franco-belge, et est probablement l’endroit où vous goûterez le meilleur poivre de votre vie.
J’vais pas faire un exposé sur leur poivre, juste vous expliquer brièvement certains points.
Tout d’abord, pourquoi Kampot ? La ville est parfaitement implantée entre deux petites chaînes de montagnes qui permettent un courant d’air continu afin de maintenir une température idéale. La qualité du sol est aussi importante, mais là j’y connais rien alors j’en dirai pas plus.
Le second point important est l’impact humain et sa façon d’interagir avec l’environnement, sur leur site, pas de machines, on fait tout à la main, il y a peu, voire pas de produits chimiques. Ca parait simple dit comme ça, et ça l’est, et c’est pour ça que la qualité est si bonne, peut être qu’on devrait en prendre de la graine, penser moins quantité, plus qualité, et retourner aux fondamentaux de l’agriculture même si je n’ignore pas le fait que même chez nous il y a déjà une bonne prise de conscience.
On a bien entendu acheter quelques échantillons de toute la gamme de poivres qu’ils proposent, à l’heure où j’écris on a déjà envoyé un colis qui nous attend sagement en France, et lors de notre retour, libre à vous de venir nous rendre visite pour goûter tout ça.
Après ça, on avait décidé d’aller faire une promenade un peu particulière. Kampot se situe au pied d’une petite montagne qui fait partie du Parc National de Preah Monivong, et au sommet, du temps où la France avait colonisé le pays, les colons avaient décidé que ce serait l’endroit idéal pour y bâtir une station d’altitude appelée Bokor, et ils avaient raison car l’endroit est magnifique. Seul soucis, c’est abandonné. Durant une certaine période, les Khmers ont chassé les riches colons qui vivaient dans cette station, et depuis, tous ces bâtiments sont là, à se faire grignoter par le temps et le vent, sans que personne ne s’y intéresse. En fait, pas tout à fait, depuis peu, les Chinois ont réinvesti dans cette zone, ils sont actuellement en train de tout détruire pour reconstruire avec un standard plus moderne, qui doit, à terme, rapporter encore plus d’argent.
Même si aujourd’hui vous pouvez encore visiter quelques bâtiments emblématiques de l’époque coloniale, attention à ce que vous prenez en photo, ou pire, filmez en drône. Vu que l’endroit semble désert, qu’il n’appartient officiellement à personne, vous aurez tendance à imaginer que vous êtes assez libre, pourtant non.
A peine deux minutes après avoir sorti le drone, un agent de sécurité sorti de nul part est venu vers moi l’air assez contrarié, en nous prenant en photo tel un paparazzi, en donnant des consignes à d’éventuels collègues à lui via talkie et me pressant de faire atterrir l’engin.
Même si ce n’est indiqué nul part et que vous êtes logiquement dans votre droit, acquiescez, excusez vous, remballez votre matos le plus vite possible est déguerpissez avant qu’ils essaient de récupérer vos cartes SD.
Un petit rappel que la Chine est présente à Bokor, qu’elle est “propriétaire” de quelque chose qui ne lui appartient pas, et qu’en tant que simples touristes, mieux vaut ne pas les énerver.
Pour les amateurs de deux-roues, le trajet jusqu’à Bokor devrait vous plaire, vous montez une montagne, donc de belles routes sinueuses, au milieu de la jungle, avec quelques signes pour seuls spectateurs. Rien que pour la balade, cette journée valait largement le coup.
Pour notre dernier jour au Cambodge, on s’est accordé une petite pause, à barboter dans la piscine de notre guesthouse, et à profiter du soleil.
Après ça il fallait qu’on passe la frontière au niveau de Ha Tien, pour rejoindre le quatrième pays de notre périple, le Vietnam.