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Chau Doc / Can Tho

Comparée à la frontière que l’on a passée précédemment, celle-ci a été relativement calme, et même si on ne sait jamais à l’avance quelle personne ou quel véhicule nous attend de l’autre côté, tout se déroule toujours sans accrocs.
Plutôt que de passer une journée entière dans les transports pour rejoindre Ho Chi Minh (Que j’appellerai Saigon par la suite car trop long à chaque fois), on décide de faire deux petits arrêts pour découvrir un peu le delta du Mékong. Comme je vous le disais dans un article précédent, on aura longtemps flirté avec le Mékong, alors tout naturellement on voulait le suivre jusqu’au moment où il se jetterait dans la mer, comme le symbole de la fin d’une étape.
Pour se faire, on voulait s’arrêter à Chau Doc. Ce n’est pas une ville avec un intérêt tout particulier, c’est juste la plus haute au niveau du delta, et n’étant pas une ville aussi vaste que les autres, ça nous permettait de nous mettre au diapason avec ce nouveau pays qu’est le Vietnam.

Évidemment tout n’a pas été facile, même si notre hôtel était de bonne qualité, tout le reste semblait assez compliqué. Histoire de faciliter nos déplacements, on commence par essayer de louer un scooter, qui sera notre premier échec car depuis le début, c’est la première fois qu’on nous demande le permis, et de la même façon qu’en Thaïlande et autre, il faut un permis deux-roues même pour les scooters. Alors on abandonne certaines visites assez mineures et on se concentre sur un des points les plus importants, se nourrir.
Là encore c’est une épreuve, aucun restaurant à proximité, et même si l’hôtel propose des nouilles instantanées, on voulait essayer de trouver mieux pour notre premier dîner vietnamien. On finit par trouver quelque chose, mais assez éloigné, pour un seul repas ça devra convenir, mais pas pour les suivants. Sur le retour on essaye de repérer un endroit pour prendre le petit dej du lendemain, et une autre problématique apparaît, rien n’est écrit en anglais, nul part, j’expliquerai plus tard quelles sont les raisons selon moi.

Le lendemain on sort et on part vers quelque chose qui semblait pouvoir nous faire du café et peut être même nous servir à manger. Sauf que non, certaines informations sur le GPS ne sont soit plus à jour, soit erronées, alors notre plan B était d’aller en ville, à quelques kilomètres, à pied, à la recherche d’un supermarché pour acheter de quoi préparer nous même notre petit dej.
En conclusion, on aura pas fait grand chose à Chau Doc, on s’y attendait, c’était surtout la suite qui nous intéressait, par contre ça nous aura servi à avoir un aperçu du pays et de la difficulté qui allait avec. Bien entendu il n’y a aucun touriste dans les environs, ce qui expliquait pourquoi tout semblait compliqué, mais haut les cœurs, la suite devrait en théorie mieux se passer.

Seconde étape du delta, Can Tho, une ville immense compte tenu de son emplacement, environ un million d’habitants, et toujours pas de touristes, mais un rapport avec le Mékong beaucoup plus présent dans la vie de tous les jours.
Une des activités principales de la ville est d’aller visiter le marché flottant, c’est presque un véritable village, posé sur l’eau, où transitent fruits, légumes, poissons et même un peu d’artisanat. On commençait à en voir des marchés, alors on a préféré passer celui-ci, on apprendra quelques jours après qu’un des pontons s’était effondré pendant qu’on était dans la ville, bien contents de ne pas avoir pris un bain surprise.

L’autre intérêt, et je pense que seuls certains cinéphiles auront la référence, est d’aller visiter la maison de Binh Thuy. C’est une maison mignonne, d’époque coloniale, qui continue d’être bien entretenue, et où certaines scènes du film L’Amant, de Jean-Jacques Annaud, ont été tournées. 
Mais juste avant de la visiter, on voulait manger quelque chose sans trop nous éloigner, et on trouve notre bonheur dans un petit restaurant à quelques minutes, où une mère de famille propose quelques plats qui ne sont pas spécialement typiques du Vietnam, ou du moins qui se mélangent avec sa touche personnelle. C’est bon, même très bon, mais la surprise ne venait pas des plats. Au moment de payer, le fils de la proprio qui avait le rôle d’interprète, nous remercie de la part de sa maman, et nous explique qu’elle veut nous offrir le repas.
Alors perso j’suis super gêné, on est un peu au milieu de nul part, j’veux dire par là que ce n’est pas un endroit touristique, même s’il y a des activités, y’en a peu, et la ville ne vit clairement pas de ça. Et donc quand on mange pour quelques euros, c’est gênant d’être invité alors que même si le geste fait extrêmement plaisir, de notre côté on a envie d’aider, c’est aussi pour ça qu’on est là, à notre échelle, manger dans un restaurant améliore la vie des locaux, même si c’est minime.
Le fils nous explique que sa mère est fière que des touristes se soient arrêtés dans son restaurant et aient aimé sa cuisine, ce qui veut bien dire qu’elle en voit très très peu.
On finit par accepter malgré tout, ce serait impoli de refuser de toute façon, et après mille remerciements, on part enfin faire notre visite.
J’ai aimé cette interaction, pas parce qu’on a pu économiser des euros, mais plutôt car très vite on a pu se rendre compte de qui étaient les vietnamiens, et c’est quelque chose qu’on continuera de remarquer tout au long du voyage.

Enfin, pour conclure cette mini étape sur une note plus gourmande, on est allé visiter une petite plantation de cacao.
On était pas tout à fait dans la découverte puisqu’on en avait déjà vu en Equateur, mais celle-ci avait une façon de faire qui changeait de l’ordinaire.
Il faut imaginer que vous avez un grand jardin, pas quelque chose d’immense, juste de quoi pouvoir faire pousser une trentaine de cacaoyers, ce qui est vraiment très peu pour se hisser au rang de producteur. Ensuite, il faut les compétences, et toute la différence vient de là. Le patron, qui aime être appelé Mr Bean (Rien à voir avec la série britannique), suit un process authentique pour la production du cacao, et pour se faire, il s’est simplement inspiré d’un très vieux livre, écrit en français. Dans sa ferme, rien n’est automatisé, tout est fait à la main, même les machines qu’il utilise sont d’époques, au final il produit très peu, mais il intéresse certains Chefs renommés et quelques marques de chocolat un peu prestiges.
En tout cas on a ramené un échantillon, sachez que ce cacao est succulent, alors une fois de plus n’hésitez pas à venir nous voir au retour pour goûter !

Après cette visite et quelques balades, notre petit tour du delta prenait fin. La suite allait nous mettre dans le bain de façon plus franche, notre destination est Saïgon, encore une ville où l’histoire met du temps à cicatriser.

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