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Paksé

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Je vous le disais, pour rejoindre Paksé on avait préféré prendre l’avion, plus rapide, plus confortable, et au moins ça m’évitera de me fâcher avec le bus et ses sièges trop petits.
Après un atterrissage en douceur, on récupère nos affaires, et on monte dans un taxi car depuis l’aéroport il n’y a visiblement pas d’autres moyens pour se déplacer. Notre chauffeur semble habitué à notre langue, alors jusqu’à l’hôtel on échangera quelques bribes de conversation en français histoire de faire un peu connaissance.
Je sais d’avance ce que vous allez penser puisque je l’ai déjà dit pas mal de fois depuis le départ, mais dans cette ville il n’y a rien à faire, et si je le dis souvent, c’est non seulement parce que c’est vrai, mais surtout car les activités, monuments ou autres sont très souvent à l’extérieur des villes.

On le savait avant de venir, notre curiosité se portait sur quelque chose de bien précis, le Plateau des Bolovens.
C’est un plateau, jusque-là c’était pas très difficile à comprendre, qui débute à environ cinquante kilomètres à l’est de la ville, qui s’étend sur 10000 km², et qui porte ce nom car l’ethnie principale qui y vit s’appelle les Lavens, y’en a d’autres, mais ils sont beaucoup moins nombreux, et ne sont peut être pas originaires de cette région.
Pour “visiter” le plateau il y a deux itinéraires principaux, un qui se fait en deux jours, c’est celui qu’on a choisi, et l’autre en trois jours. Il y a plusieurs centres d’intérêts à voir peu importe la boucle que vous choisissez de faire. Pour la majorité des touristes ce serait les chutes d’eau, y’en a plusieurs, certaines plus belles que les autres, et effectivement elles ont toutes un charme différent, vous pouvez même prendre un café en faisant de la tyrolienne au-dessus d’une des chutes.

Pourtant dans le pays, le plateau est connu pour autre chose, c’est une terre particulièrement agricole, on y trouve de tout, manioc, bananes, pastèques, mais surtout du thé et du café, donc faire le tour de tout ça nous permettait d’admirer des cultures à perte de vue. Le point noir dans tout ça, c’est que presque aucune de ces cultures n’appartient au Laos, la majorité étant bien évidemment acquise par la Chine, mais pas que, la Corée, le Japon, la Thaïlande et même le Vietnam ont réussi à venir s’accaparer ces terres.
Un local nous expliquait tristement que par moment, les Laos ne réfléchissaient pas assez, ces terres leurs appartenaient autrefois, des acheteurs sont venus avec des offres qui paraissaient bonnes, et devant de grosses sommes les agriculteurs ont accepté sans réfléchir, sans penser au long terme. Aujourd’hui ils regrettent tous, mais le mal est déjà fait.
Même si le paysage est magnifique, avoir ça dans la tête continue de nous effrayer quant à l’avenir du pays, ça rejoint en partie ce que j’expliquais dans l’article précédent, mais c’est très dur aujourd’hui de savoir quelle serait la meilleure alternative pour le pays, parce que sans ces investissements, où en serait le Laos ? Rappelons que c’est un pays communiste, que très peu sort, très peu entre, le peu qu’ils produisent est de moins en moins à eux et que le coût de la vie est élevé, alors comment un pays peut survivre avec ces conditions ?

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Le but n’étant pas de vous faire un cours de géopolitique, on passera à un des points les plus importants de notre séjour sur le Plateau, Tad Lo.
C’est un petit village vers le nord-est du plateau où il fait bon vivre et malgré la pauvreté les gens continuent de donner l’impression d’être heureux, peut-être le sont-ils vraiment après tout.
Pour passer la nuit, on avait réservé une mignonne cabane sur une petite île au milieu d’un étang avec pour seul accès un pont de cordes. Dans notre cabane, un grand panneau en bambou s’ouvrait pour que l’on puisse admirer le couché de soleil sur l’étang, tout en étant couché dans notre lit. Le lieu est tenu par un français appelé Loïc, qui vit là depuis douze ans, et grâce à lui on a pu mangé à nouveau du fromage et du pâté, ce qui nous manquait depuis le départ. Si un jour vous partez en voyage et que vous passez dans cette région du Laos, essayez d’y passer la nuit, je sais que j’incite souvent les gens à tester certaines choses qu’on a fait, mais je ne le fais que lorsque ça en vaut vraiment la peine.

Dernier point, et pas des moindres, il va falloir surmonter vos peurs, j’vous raconte vite fait pourquoi je dis ça. Après avoir bien mangé et bien discuté, je décide tranquillement de prendre une douche, selon où vous dormez les douches et wc risquent d’être communs et en extérieur, ce qui était le cas avec notre cabane. Il fait nuit noire, j’entre dans l’unique cabine de douche, j’me désape, et pendant que je commence à régler l’eau je me retrouve nez à nez avec une araignée. J’ai pas la phobie, elles me dérangent assez peu même, le soucis c’est qu’on est pas en France, c’est pas les petites qu’on trouve à nos plafonds, là le bébé mesure entre 20 et 25cm, et on s’connait pas quoi, en réalité j’suis chez elle, et je sais pas de quoi elle est capable. Elle était juste au-dessus du robinet, donc le risque qu’il y ait contact était assez probable. Évidemment il ne s’est rien passé, mais ce sont des rencontres qui arrivent régulièrement, j’en ai pas vraiment parlé les fois précédentes, mais attendez vous à voir beaucoup d’insectes, des araignées, des serpents et autres animaux dont vous n’êtes pas habitué par chez vous.

Après la petite nuit à Tad Lo on devait finir la boucle avec notre van privé, d’ailleurs j’vous ai pas raconté ça non plus. On essaye de plus en plus de nous débrouiller tout seul, tout d’abord parce que c’est initialement notre façon de voyager, et surtout parce que c’est plus économique. Toutes les choses qu’on fait et voit sont aussi faisable en passant par des agences, et forcément le prix est bien plus élevé. A ce stade on ne savait pas encore comment aller sur le Plateau ni dans quel sens, alors on promène un peu dans les rues, on se renseigne, et au final on est pas plus avancés.
Petit conseil, quand vous commencez à tourner en rond, posez vous pour manger, pour nous les situations se débloquent souvent dans ces moments là, et ça n’a pas loupé pour cette fois.
Je mangeais tranquillement ma soupe, et d’un coup Maya remarque quelque chose d’écrit sur un vieux frigo derrière moi, on arrivait à déchiffrer un truc du genre “Tuktuk Tour”. J’me retourne direct vers le proprio du resto et j’lui demande si c’est toujours d’actualité, et après quelques coups de fil il m’annonce que c’est toujours bon, le prix est bien mieux que tout ce qu’on avait vu plus tôt, alors on hésite pas à réserver.

Le lendemain matin, le même mec nous attendait devant notre hôtel un peu gêné car finalement le tuktuk était en panne, mais en contrepartie il nous avait dégoté un van pour le même prix, et vous ne savez pas vraiment, mais passer deux jours à rouler sur le Plateau en tuktuk c’est pas le même confort qu’avec un van. La morale, débrouillez vous, ça finira forcément bien.

Avant de rejoindre les îles, on avait prévu de passer une nuit à Champasak, ça coupait un peu la route, et un temple aux allures khmer trônait dans les montagnes voisines. Pas besoin que je m’attarde plus dessus, y’en aura bien assez au Cambodge si cette culture vous intéresse.

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